Le Cotre (Cutter)


Le Renard
Le cotre "Le Renard" en parade à Brest 2000

Messieurs des Royales, vous qui en avez assez de l'impudence des contrebandiers et autres gibiers de potence qui vous narguent avec leurs sloops, voici le navire qui vous permettra de leur passer la corde autour du cou ! Ses capacités sont telles que vous aurez beaucoup de mal à le quitter pour un navire plus prestigieux.

Origines et histoire

Le cotre est une bête trompeuse : on pourrait croire qu'il est originaire du sloop, puisqu'il est apparu dans le premier quart du XVIIIme siècle ... il n'en est rien !
Le dessin du cotre provient en fait du bezaan jatch (littérallement "yatch à misaine", si mes vagues notions de flamand sont correctes), un petit navire flamand conçu pour les eaux côtieres, qui avait un tirant d'eau très faible et avec des dérives latérales à la place de la quille. Les Anglais se contentèrent de copier la coque, d'augmenter son tirant d'eau pour éliminer les dérives latérales (les eaux anglaises étant plus profondes que les canaux de Hollande), et de l'élargir pour affronter les eaux plus violentes de la Manche.
Une particularité de ce navire était que son bordage était à clins : technique venue d'aussi loin que chez les Vikings, les lattes étaient montées de telle sorte qu'elles se superposaient légèrement. Les lattes ainsi montées forment d'elles-même la coque, contrairement au bordage à franc-bord où ce sont les membres (la charpente) qui assurent la forme de la coque. Ainsi , un navire à clins n'a pas réellement besoin de membres, et assure donc ainsi une plus grande légèreté ... au détriment de la solidité. Le bordage à clins et le ratio longueur-largeur de 2,5:1 (contre 3,5:1 pour le sloop) , ainsi que la voile carrée caractéristiques, permettent de voir la différence entre sloop et cotre.

Le rôle initial du cotre ne fut pas très recommendable, puisque ce sont les contrebandiers de la Manche qui ont étrenné ce nouveau navire pour le transport de marchandises illégales. Le succès fut tel que l'Amirauté loua des cotres pour un rôle de garde-côte ; cette flotte fut complétée à partir de 1762 par les premiers cotres lancés pour la Navy. Parallèlement, la flotte hollandaise lançait ses premiers cotres en 1747, et les Français suivirent le mouvement en 1770.
Durant un moment, la construction des cutters fut contaminée par la fièvre du "toujours plus", rampante depuis les débuts de l'âge à voile, et qui toucha les caraques puis les galions. On aboutit alors dans ce cas à des navires de 180 tonneaux, de plus de 20 mètres de long et suffisamment armés pour être classifiés comme sloops de guerre ! La manoeuvrabilité de ces monstres était à l'honneur de leur épithète : nulle, avec une mâture ingérable ... Heureusement, les architectes navals revinrent à leurs sens, et des cutters plus petits virent le jour.
Cependant, la recherche de la taille n'était pas abandonnée, mais le mât unique (avec le bout-dehors) limitait la taille afin de garder une vitesse raisonnable. Les architectes conçurent alors des cotres à deux mats, pour répartir la voilure et garder ainsi la parité de vitesse avec les contrebandiers. Ces cotres gardaient leur apparence caractéristiques, et se virent donc qualifier de "cutter-brigs"

Le cotre continua son service longtemps, très longtemps, et encore aujourd'hui certains navires fendent les flots, tandis que d'autres s'inspirent de sa coque et de sa voilure pour assurer des activités de pêche.

Identification
De loin, vous le prendrez pour un sloop, mais sa voile carrée caractéristique et son aspect plus ramassé (à cause du ratio longueur/largeur plus faible) vous permettront de le distinguer. Mis à part cela, lui aussi a un bout-dehors impressionnant et est classifié à simple mât, avec des focs et une voile aurique de grande taille.

caractéristiques techniques dans PBS
longueur immergée : 19 mètres
longueur hors-tout : approx. 30 mètres
largeur : 6,5 mètres
tirant d'eau : ? supérieur à celui du sloop, mais de peu
tonnage : 105 tonneaux
armement : 12 pièces de 3

Utilisation
Le cotre est un piranha - rapide, et lourdement armé pour sa taille. Ses douze canons et son grand équipage en font une menace pour les sloops, les goélettes, voire même les ketchs et les flûtes marchandes ! Ce navire est dangereux, très dangereux ... et donc jalousement gardé par les Amirautés (tant qu'ils ne sont pas volés), qui tentent de s'en réserver l'usage exclusif. D'autant plus que le cutter a l'avantage de pouvoir filer face à des adversaires trop gros pour ses mâchoires.
Cependant, les navires de la taille du cotre on un tirant d'eau plus faible, ce qui leur permet de s'échapper sur les hauts fonds. Un capitaine de cotre devra donc connaître parfaitement la géographie de l'endroit où il tend un piège. De plus, son bordage à clins fragile lui interdit de prendre des risques inconsidérés.

En conclusion, bien que le maniement soit très semblable au sloop, les garde-côte et les pirates pourront opter pour le cotre, tandis que les marchands préfèreront le sloop, de plus grande capacité pour un tirant d'eau plus faible. Mais dans tous les cas, il faudra toujours se méfier d'un cutter, surtuot s'il est bien manié !

Navires célèbres
Réduit aux tâches ingrates de garde-côte, les cotres se sont peu distingués en bataille (où ils auraient terminé en charpie). A noter cependant la performance de l'Admiral Mitchell commandée par le lieutenant Shippard, et qui à elle seule à précipité deux navires français (un brig et un sloop) sur le rivage, le tout sous le feu des batteries de Portet !
Actuellement, ceux qui ont fait le déplacement pour Brest 2000 ont pu admirer le cotre Le Renard, reconstitution du navire armé par Robert Surcouf en 1813, et qui affronta victorieusement l'Alphea (une corvette) le 9 septembre 1813.
Le site sur le Renard

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