La Marine Britanique

Master and Commander...Non, il ne s'agit pas simplement du titre d'un livre de Patrick O'Brian. Les rangs et la hiérarchie de commandement dans la marine ont toujours été de sources de confusion pour beaucoup de monde. Mais pourquoi ne pas simplement appeler la personne qui commande un navire un capitaine ? Eh bien cela dépend de plusieurs choses : du fait que la personne soit un civil ou non, et du fait que l'on fasse référence à son rang ou bien encore à son titre.


Le titre et rang de maître dans la marine remonte à l'époque où le maître était la personne responsable uniquement de la navigation, y compris durant les combats. Toutefois, le maître d'un navire civil était en pratique le capitaine du vaisseau. Alors que le maître dans la marine militaire et le maître dans la marine civile étaient tous deux désignés comme étant les maîtres du navire, aucun membre d'un équipage militaire ne se serait aventuré à l'appeler capitaine, contrairement à ce qui se faisait couramment dans les équipages civils. De plus, un capitaine marchand était toujours appelé maître du navire par le personnel militaire, dans la mesure où, selon eux, seuls les officiers de Marine méritaient le titre de capitaine.

Alors, perdu ?

Dans la Marine Britannique, le capitaine d'un navire était toujours appelé le capitaine, tout au moins lorsqu'il pouvait entendre. Mais un capitaine n'était pas toujours un Capitaine (notez a différence subtile !). Au 18ème siècle, les Britanniques n'avaient que 3 rangs d'officiers permanents, comparé aux 10 que nous avons de nos jours. Chaque jeune homme aspirant à devenir officier commençait en tant qu'Homme d'Equipage, ce qui n'était pas un rang officiel, tout au plus un titre. En réalité, ils étaient répertoriés sur le livre de bord comme volontaires, assistants, marins, ou, pour les plus expérimentés, maitres d'équipage. Quand un homme d'équipage satisfaisait aux conditions et arrivait à l'age requis, à savoir 20 ans minimum dont 6 en mer, ils étaient éligibles pour voir leur aptitude au rang de lieutenant testée. Certains "jeunes gentilshommes", comme on les appelait, furent même en réalité promus au rang de lieutenant dés l'age de 16 ans, et l'Amiral Sir Georges Brides Rodney a promu son propre fils capitaine à cet age. Lors de cette joyeuse occasion qu'était la réussite du test, mené en général par 3 capitaines en poste, les jeunes hommes d'équipage étaient enregistrés comme "qualifiés en tant que lieutenant". Toutefois, cela ne signifiait pas pour autant qu'ils se voyaient confié ce rang. Ils devaient attendre, parfois des années, que l'Amirauté leur trouve une place sur un navire qui avait besoin d'un lieutenant. Pendant ce temps, soit ils continuaient à travailler à leur ancien poste, soit ils faisaient le travail d'un lieutenant. Ce genre de situation pouvait se produire également avec un homme d'équipage dont les capacités étaient reconnues par le capitaine mais qui n'avait pas encore passé le test. Bien évidemment, en temps de besoins, quand un officier était tué, ou blessé et débarqué pour être soigné par exemple, le capitaine pouvait très bien placer qui il le souhaitait à ce poste. Si il ne s'agissait pas d'un homme d'équipage, il n'était pas étrange pour un capitaine de placer son maître de navire à ce poste ; qui plus est, si le navire était reconnu pour ses mérites, cette nomination était bien souvent officialisée par l'Amirauté.

Une fois nommé lieutenant, les circonstances influençaient bien souvent l'avancement. S’il était nommé sur un navire loin des combats, le jeune lieutenant pouvait commencer aussi bas que septième ou huitième lieutenant. Certaines carrières s'arrêtaient là. Un huitième lieutenant suffisamment malchanceux pour servir sur un navire ou aucun de ses supérieurs n’étaient blessés ou tués pouvait passer le restant de ses jours à bord de ce seul navire. Il fallait de la chance, de la détermination, et des compétences au jeune lieutenant pour progresser dans l'échelle de commandement du vaisseau, ou bien pour que le capitaine le recommande pour un poste à plus de responsabilités sur un autre bâtiment. Toutefois, grâce aux accidents et aux morts inévitables dans la marine militaire, le lieutenant grimpait en général les échelons. Le critère déterminant le statut a bord était la date de commissionnement. Une simple différence d'un jour suffisait à faire de l'un un officier supérieur à un autre.

Chaque promotion, de huitième à septième lieutenant par exemple, apportait plus de responsabilités. Une fois atteint le poste de premier lieutenant, il était responsable des opérations générales à bord du navire et, de fait, toujours sous les yeux de son capitaine. Bien des premiers lieutenants n'ont jamais pu dépasser cette position.

Un premier lieutenant, ou du moins un lieutenant avec suffisamment d'ancienneté, pouvait se voir confié le commandement d'un petit sloop ou d'un autre bâtiment similaire. Dans la mesure ou seulement les vaisseaux de ligne étaient autorisés à avoir un maître, le poste de commandement d'un tel navire était intitulé "maître et commandant", le plus souvent abrégé en commandant. Et c'est là que cela commence à être drôle. Bien qu’en position de commandant, il n'en était pas moins toujours un simple lieutenant, mais son équipage l'appelait capitaine, et il portait un uniforme différent et d'un capitaine et d'un lieutenant. Si l'individu ne s'en tirait pas bien avec ses assignements, il pouvait être transféré à bord d'un vaisseau de ligne, ou placé à demi-solde, et n’était toujours considéré que comme un lieutenant. Etre nommé maître et commandant, toutefois, n'était pas une sinécure. C'était pour lui non seulement une opportunité mais également une responsabilité de se montrer indépendant à un poste de commandement. Bien des commandants furent renvoyés à un poste de lieutenant et mis à demi solde pour avoir été incapable d'assumer les responsabilités d'un poste de commandement.

Un lieutenant ou un commandant considéré comme valeureux pouvait être nommé au titre ronflant de capitaine. Cela n'était toutefois toujours pas une garantie de permanence. Un nouveau capitaine devait servir encore trois nouvelles années avant que son rang ne devienne permanent. Cela s'appelait passer en poste. Un capitaine en poste était sûr d'avoir de l'avancement, sauf passage en court martiale ou mort inopinée. Même à demi solde, la place d'un capitaine en poste sur la liste d'avancement était assurée. Finalement, pourvu qu'il survive aux combats, au soleil implacable et aux tempêtes hurlantes, il parviendrait au rang d'Amiral. Si, pour quelque raison que ça soit, un capitaine non en poste ne parvenait pas à convaincre l'Amirauté qu'il méritait un commandement, il était susceptible d'être rétrogradé lieutenant, la plupart du temps à demi solde.

Il y avait une promotion qu'un capitaine pouvait obtenir avant d'atteindre le rang d'amiral. Il s'agissait du rang temporaire de commodore. Un capitaine pouvait se voir nommé commodore avec son propre escadron. Cette promotion lui donnait le droit de hisser son propre pavillon. Toutefois, quand les taches motivant la promotion au rang de commodore étaient accomplies, le commodore était rétrogradé à son rang de capitaine en poste.

Par Doud

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